jeudi 18 avril 2019

Mercredi 17 avril



Mercredi 17 avril 

6h45 : petit déjeuner, il y a beaucoup moins de monde que d’habitude tôt ce matin car nous avons repris la mer et personne ne plonge, certains ont même fini leur mission et débarqueront à Mayotte pour rentrer chez eux.

 

9h 30 : Patrice Boissier, ingénieur informatique à l’observatoire vulcanologique du Piton de la Fournaise m’explique qu’il travaille sur la mission IOGA4MET-EI avec Olivier Bousquet (le chef de mission), Jonathan Durand, Aline Peltier et Jean Baptiste Forestier. Ils utilisent les mêmes capteurs que ceux qui servent pour les déformations du volcan et Patrice est là pour configurer les stations. Celles-ci, posées sur les îles Eparses, font des relevés météo, elles mesurent la variabilité et à la concentration en vapeur d’eau sur une colonne depuis le sol jusqu’au-dessus de l’antenne dans l’atmosphère.



 
16h : interview de Pascale Chabanet (IRD Réunion), elle est le chef de mission d’un projet de suivi du récif corallien sur les îles Eparses avec dans son équipe, Patrick Durville (galaxéa), Ludovic Hoarau (du centre d’étude des tortues marines) et Alexis Cuvelier (TAAF). Pascale m’explique que depuis le premier épisode de blanchissement du corail en 1998, s’est mis en place au niveau mondial un réseau de surveillance et de suivi du récif corallien. La première station des iles Eparses a été posée en 2002 et on en compte désormais 20 reparties sur les cinq îles Eparses. Le principe est de dérouler un ruban de trois fois vingt mètres et d’échantillonner tout ce qu’on y trouve. Puis sur un couloir de 50m de long et 5m de large, ils notent tous les poissons qu’ils voient.
 




 











 
 



 

 
 


 

 
 



 

Le fait que ce suivi existe depuis plus de 15 ans, permet de comparer l’état de conservation et de prendre des mesures pour protéger le récif. Selon leurs observations du début de la rotation, le récif est en excellent état à Europa et la biomasse (c’est-à-dire la quantité de poissons) est aussi en bon état de santé, cependant, ils y ont trouvé moins de gros poissons qu’auparavant tels que les requins ou les mérous patates. À Juan de Nova, la biomasse était énorme lors de leur première mission en 2004 alors que maintenant, elle a subi une grosse chute, en effet, elle reste riche en terme de petits poissons mais tous les gros prédateurs sont absents. L’état du corail, lui, avait commencé à s’améliorer depuis 2004, mais il a subi un nouvel épisode de blanchissement en 2016 et n’offre pas de changement visible aujourd’hui. Pascale conclut en me disant, que même dans ces sanctuaires de biodiversité, la plus grosse menace qui pèse sur le milieu, c’est d’abord l’impact humain et seulement en seconde position le réchauffement climatique, d’où l’importance de les protéger.
 

 



 



 




 



 

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