lundi 29 avril 2019

Lundi 29 avril



Lundi 29 avril 

 
Météo France, un partenaire historique pour les TAAF

 
Depuis 1955, des stations météorologiques sont installées dans chacune des îles Eparses (exceptée Bassas da India qui est recouverte par la mer à marée haute), ces stations sont désormais informatisées et assurent l’enregistrement continu des paramètres météorologiques ; elles mesurent la pression atmosphérique, la vitesse et la direction du vent grâce à un anémomètre, la température sous abri, le rayonnement solaire global grâce à un pyranomètre et les précipitations grâce à un pluviomètre.

 

 
Il n’y a donc plus de personnel météo France présent sur les îles Eparses, ces derniers participent à une rotation du Marion Dufresne au minimum deux fois par an dans les îles Eparses , pour vérifier le bon, fonctionnement des installations. Yannick Dameron et Philippe Lesquelin participent à l’OP Eparses justement pour inspecter les installations sur Europa, Grande Glorieuse et Tromelin, alors que sur l’île de Juan de Nova, ils ont refait complétement l’installation de la station informatisée.


 
Portrait : Alexandre Trouvilliez
 Alexandre est un agent TAAF, il est adjoint au chef de district des îles Éparses et chef de service du service logistique et approvisionnement. Lors des escales, il gère toutes les activités non scientifiques à terre avec les partenaires, c’est-à-dire l’armée, météo France, la DGAC et l’équipe infrastructure (qui a réparé les bâtiments sur place). C’est bien souvent lui qui m’explique le fonctionnement des bases à terre et me conseille sur les endroits où aller ou non lors des escales. Malgré un nombre de requêtes aussi nombreuses et constantes que variées émanant des uns et des autres, il reste toujours disponible et souriant. Il est aussi responsable de l’hélisurface, c’est-à-dire l’endroit où on pose et récupère passagers et charges), c’est une tâche qui nécessite beaucoup de rigueur pour qu’elles se déroulent sans incidents ou accidents, et tout se passe très facilement et sans accrocs sous sa houlette alors que les choses sont bien moins aisées qu’elles ne le semblent.
 

 

 








dimanche 28 avril 2019

Dimanche 28 avril : Tromelin




Dimanche 28 avril
Tromelin

 
La biodiversité à Tromelin est bien plus faible que sur les autres îles Éparses, ceci est dû aux conditions environnementales particulièrement difficiles : forte salinité, vents violents, passage régulier de cyclones, recouvrement possible de l’île par les vagues pendant les houles cycloniques… À ce jour, seules 95 espèces de poissons et 26 espèces de coraux ont été recensées dans les récifs coralliens.

Aux TAAF, on ne plaisante pas avec la protection des oiseaux sur les îles, la rotation hélicoptère de ce matin, initialement prévue à 8h15 pour descendre les passagers à terre, a été reculée d’une demie heure car il y avait encore énormément d’oiseaux sur la DZ et donc trop de risques d’en heurter un.

Seules quatre populations d’oiseaux sont présentes : le fou masqué, le fou à pieds rouges, le noddis brun et la sterne blanche, en constante augmentation depuis l’éradication du rat en 2005.


 
 

fou masqué
fou à pieds rouges et son poussin
 
 

noddis bruns
sterne blanche

Le long de la piste d’atterrissage, côté Ouest, des dizaines de pieux ont été plantés pour former des carrés de 3m sur 3m et reliés par des cordages, sur environ 20 mètres de large et 100 mètres de long, Du côté Est de la piste, le meme quadrillage a été formé mais avec de gros galets cette fois-ci ; l’idée étant de dissuader les oiseaux de nicher le long de la piste pour permettre aux avions de se poser à nouveau sur l’île sans risque de collision.


  
En novembre 2017, une centrale photovoltaïque a été inaugurée par Mme Cécile Pozzo di Borgo, alors préfet des TAAF, en présence de l’ADEME Réunion cofinanceur du projet et de la société COREX installateur. Les panneaux ne sont pas classiquement scellés dans des bases en béton, mais, pour permettre un démontage plus écologique si besoin, fixés à de grands bacs remplis de sable et dont le poids résiste aux passages des cyclones. En cas de besoin, il suffira de démonter un coté du bac pour vider le sable et enlever les panneaux.

 



Il est necessaire de nettoyer quasiment tous les jours, les panneaux à cause des excréments d’oiseaux qui les recouvrent rapidement et empêchent  qu’une surface maximum soit touchée par le soleil. L’électricité ainsi produite est stockée dans des batteries dans le local tout proche et redistribué au camp TAAF.

samedi 27 avril 2019

Samedi 27 avril : Tromelin


Samedi 27 avril 

 
Tromelin

 
6h30 : je suis réveillée par le cri des oiseaux que je vois passer devant ma fenêtre de cabine. Je file sur le pont pour photographier le jour qui se lève sur l’île, c’est très beau.

 
 
 8h35 : rotation hélicoptère pour Tromelin, on se pose à la pointe sud de l’île, tout au bout de la piste d’atterrissage afin de ne pas déranger les centaines d’oiseaux qui nichent et qui sont encore plus nombreux au nord, près de la base TAAF.


En remontant la piste à pieds, nous observons un nombre incalculable d'oiseaux presque aussi curieux de nous regarder que nous le sommes d'eux, des fous masqués, fous à pieds rouges, gygis (ou sternes blanches) et des noddis bruns.

 

 à peine arrivée au camp TAAF, je file le long de la plage pour voir l'ancre de l'Utile, c'est si calme et à la fois si hostile ; difficile de ne pas être impressionnée d'être enfin ici après toutes ces heures et ces jours passés à travailler sur l’histoire des esclaves oubliés… c’est presque irréel ! Je reste plus d’une heure et demie, comme hypnotisée par la seule trace encore visible de leur passage avec pour seuls compagnons, les fous à pieds rouges et le bruit des vagues qui se brisent sur le platier.

  


13h30 : c’est l’heure de la marée basse et je retourne faire des photos de l’ancre. En prenant le chemin au travers des veloutiers, nous voyons énormément d’oiseaux, surtout des fous à pieds rouges, pas vraiment inquiétés par notre présence ; certains même volent en rase motte au-dessus de nous pour nous observer de plus près.
 


 En longeant la plage pour rentrer au camp, nous tombons sur 4 petites tortues retardataires et nous les suivons jusqu’à la mer (c’est comme ça qu’elles s’imprègneront du magnétisme du sable de leur île natale et pourront y revenir pondre une fois adultes). C’est une rencontre magique, je suis enchantée de les voir partir à toute vitesse vers l’océan.  

 




 17h : retour à la DZ par le sentier qui longe la côte est de l’ile pour reprendre l’hélico, de ce côté, beaucoup de noddis bruns alors qu’il n’y en a aucun sur la pointe nord.


Avant de repartir, les scientifiques de Climate Eparses me montrent un bénitier qu’ils ont récupéré et me disent qu’il a environ 125 000 ans !

vendredi 26 avril 2019

Vendredi 25 avril : Tromelin




Vendredi 26 avril 
 

Tromelin


 
Cette île corallienne à environ 535 km au nord de La Réunion a une superficie de 1 km² seulement pour une ZEE de 280 000 km². On y trouve une station météorologique automatisée ainsi que 3 à 4 agents des TAAF. L’île héberge un grand nombre de fous (fous à pieds rouges et fous masqués) ainsi que des sternes blanches, c’est aussi un site de ponte important pour les tortues vertes.
 
En 1761, l’Utile, un bateau français qui se rendait de Madagascar à Maurice y a fait naufrage. Grace à un petit bateau construit avec les restes de l’épave, l’équipage a pu regagner l’île Maurice, avant de partir, ils promirent aux 88 esclaves qu’il leur enverraient des secours. Cette promesse ne fut jamais tenue et ce n’est que quinze ans plus tard, que le chevalier de Tromelin récupéra les seuls survivants : 7 femmes et un bébé de 8 mois.

Quatre campagnes de fouilles archéologiques ont été menées à ce jour par le GRAN (Groupe de Recherche en Archéologie Navale) en 2006, 2008, 2010 et 2013 pour comprendre la façon dont les naufragés ont pu survivre pendant quinze ans sur une île aussi petite et hostile.
 
 

Je m’intéresse, aujourd’hui, à la mission du Parc Naturel Marin des Glorieuses, dont l’équipe est montée à bord à Mayotte, depuis 2011, ils sont co-gestionnaires avec les TAAF de la ZEE de l’archipel des Glorieuses. Jeanne Wagner (PNMG), Julien Wickel (MAREX) et Matthieu Pinault assurent un suivi du récif corallien des Glorieuses dans le cadre du réseau mondial de surveillance des récifs. Leur protocole est similaire à celui que me décrivait Pascale Chabanet à Juan de Nova, il s’agit de dérouler un ruban de trois fois vingt mètres et d’échantillonner tout ce qu’on y trouve. Puis sur un couloir de 50m de long et 5m de large, ils notent tous les poissons qu’ils voient.

 



Réponses aux questions des enfants
- Combien de temps faut-il pour rejoindre la première terre TAAF depuis la Réunion ?
Nous avons navigué pendant 3 jours et 4 nuits pour atteindre Europa, la première des îles de notre rotation.
- Combien de passagers peut prendre le Marion Dufresne ?
Il peut accueillir jusqu’à 160 passagers
-Combien le bateau peut-il transporter de fret ?
Le navire peut charger 5600 m³ de fret (110 containers).
-quelle quantité de matériel scientifique avez-vous emmené ?
Si on ne compte que le matériel scientifique pour les différentes missions, nous avons embarqué 7200 kg plus les 7 embarcations qui servent a à rejoindre les spots de plongée.
- Trouvez-vous des œufs de tortue dans la mer ?
Non, les tortues montent sur la plage pour pondre dans le sable.
- Que mangez-vous ? Que buvez-vous ?
Le Marion Dufresne, ainsi que les avions militaires nous amènent tout ce qu’il faut pour manger normalement pendant notre séjour sur les îles.
Où dormez-vous en cas de tempête ?
Sur chaque île ( sauf Bassas Da India), il y a un bâtiment pour abriter les hommes et le matériel et qui est prévu pour résister en cas de cyclone.

 

 

jeudi 25 avril 2019

Jeudi 25 avril




Jeudi 25 avril 

 
Nous avons avancé d’une heure pendant la nuit en changeant de fuseau horaire et nous sommes de nouveau sur le même que la Réunion.

10h : ce matin, j’ai rendez-vous avec Chloé Bourmaud (université de la Réunion) Chloé est formatrice pour les futurs professeurs des écoles mais aussi chercheuse ; elle me parle de sa mission à bord du Marion Dufresne et de son travail sur les hydraires dont les millépores (les coraux de feu). Ces derniers sont des invertébrés fixés carnivores et constitués de polypes qui se nourrissent de zooplancton qu’ils attrapent grâce à leurs cellules urticantes (celles qui peuvent nous brûler lorsqu’on les effleure). Elle m’explique notamment leur mode de reproduction étonnant, en effet dans les îles océaniques (dont font partie la Réunion et les îles Eparses), 20% des espèces d’hydraires sont « à méduses » ; c’est-à-dire que le polype émet une méduse qui bourgeonne de la colonie et transporte les gamètes. Les larves issues de la fécondation externe (les ovules et les spermatozoïdes se rencontrent par hasard dans l’eau) se fixent ensuite si elles trouvent un substrat qui leur convient et forment à leur tour une nouvelle colonie.

crédit photo : pearse et al., 1987
 
 D’autres organismes fixés, les scyphozoaires, créent des méduses par strobilisation, ce qui signifie que le polype se divise en tranches horizontales et chacune devient une méduse. Le troisième type, les cubozoaires, émet un polype qui, lui, se métamorphose complètement  pour devenir une méduse.

corail de feu

 14h30 : Henrich Bruggemann de l’Université de La Réunion, porte le projet CLIMATE EPARSES, il m’explique leur mission sur cette rotation, c’est assez complexe. Ils prélèvent des carottes de colonies coralliennes massives pour étudier le climat du passé, notamment les causes de périodes anormalement chaudes qui menacent la survie des récifs. Henrich m’explique aussi que la croissance du corail varie en fonction de la lumière et de la température, et qu’il pousse de 10 à 12 mm par an. Ça signifie que la carotte de 4,20 mètres, qu’ils ont prélevée remonte à environ 400 ans. Avec l’étude de carottes prélevées en de multiples endroits, ils cherchent à améliorer les modèles de variations climatiques pour mieux comprendre les changements observés. Leur équipe est constituée de Miriam Pfeiffer, experte en paléoclimat (c’est-à-dire en climat des temps très anciens), Nicolas Dupré (il étudie les apports de nutriments ) Jens Zinke et Mireille Guillaume (MNHN).

mercredi 24 avril 2019

Mercredi 24 avril





Mercredi 24 avril 
 
     Nous avons repris la mer hier soir, direction Tromelin. Tout le monde commence à fatiguer car le travail est assez intense, les deux jours et trois nuits de navigation vont permettre à tous de se reposer et de souffler un peu.
   

       Le consortium de recherche inter-organismes « îles Eparses »

Les scientifiques du monde entier considèrent que les îles Eparses offrent un support unique pour la recherche de par leur état de conservation exceptionnel dû à l’isolement géographique et l’occupation humaine historiquement très limitée. Un consortium de recherche a ainsi été constitué pour contribuer à l’avancement des connaissances scientifiques sur des thématiques d’enjeux planétaires telles que l’évolution de la biodiversité, le réchauffement climatique ou l’impact de l’Homme sur son environnement. La première programmation de ce consortium avait eu lieu de 2011 à 2014 et la collectivité des TAAF a souhaité poursuivre ce dispositif à travers la constitution d’un second consortium de 2017 à 2020.

Ce consortium regroupe l’IFREMER (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer), du CNRS-Inee (Centre national de recherche scientifique), l’IRD (Institut de recherche et de développement, l’AFB (l’Agence française pour la biodiversité), l’Université de La Réunion et le CUFR (Centre universitaire de Mayotte) ainsi que les TAAF. Ces derniers sont coordinateurs du Consortium. Il est géré par un comité de pilotage qui comprend des représentants de chaque membre du Consortium ; il prend les décisions stratégiques, alloue le budget et veille à la valorisation des données récoltées.

Le comité scientifique, quant à lui, est chargé du choix des projets sélectionnés et du suivi des résultats de chaque projet, notamment des publications. Sur une trentaine de réponses à l’appel à candidature, 14 lauréats ont été retenus.

 
 
 Sophie Marinesque est le chef de missions scientifiques pour le leg 2 (prenant ainsi la suite de Cédric Marteau pour le leg 1), elle s’assure du bon déroulement des missions pour que chacun puisse atteindre ses objectifs. A bord, elle fait le lien entre les consignes et décisions du commandant du Marion Dufresne et de l’OPEA et les demandes et besoins des scientifiques, ce qui implique parfois une délicate nécessité d’arbitrage quand toutes les demandes scientifiques ne sont pas réalisables.

Elle m’explique que deux nouvelles missions nous ont rejoints à Mayotte, profitant de la rotation du Marion Dufresne dans les îles Eparses pour réaliser leur mission. Aline Pelletier de l’Observatoire vulcanologique du Piton de la Fournaise qui est à bord pour poser des balises GPS dans l’archipel des Glorieuses afin de suivre la crise sismique à Mayotte et le groupe du Parc naturel des Glorieuses qui est là pour évaluer l’état de santé du récif corallien.

13h : Aujourd’hui, la mer est toujours assez agitée, difficile de taper mon journal de bord sur l'ordinateur ou de lire car dès qu'on fixe ses yeux sur quelque chose d’immobile, ça donne le mal de mer.  
15h : dernière séance philatélie pour Tromelin, la pile de lettres est impressionnante.










 























mardi 23 avril 2019

Mardi 23 avril : île du Lys




Mardi 23 avril : île du Lys
 
Aujourd'hui nous sommes arrêtés devant l'île du Lys, mais comme c'est une réserve intégrale, personne ne peut descendre à part les ornithologues qu'on a déposés, je suis donc restée à bord.

 
 
       Le tourisme dans les TAAF

Les Terres australes et antarctiques françaises sont des sanctuaires de biodiversité extrêmement protégés, le tourisme y est peu développé pour des raisons évidentes de protection de l’environnement. Les quelques privilégiés qui embarquent sur le Marion Dufresne sont encadrés pour comprendre et respecter les règles de préservation de cette faune et flore exceptionnelles. Clémence Triaureau est chargée du tourisme et des boutiques sur les îles australes ainsi que sur le Marion Dufresne.


 En amont des rotations, elle s’occupe des demandes de renseignements, des réservations et de l’accompagnement des touristes dans leur préparation du voyage (allant du dossier médical au contenu de leurs valises). Elle veille aussi à faire comprendre aux passagers que le navire a pour vocation une mission scientifique et logistique prioritaire sur tout.  Une fois arrivée dans les îles australes, elle guide les touristes à terre, quand les conditions le permettent, sur un parcours prévu en partenariat avec un agent de la Réserve naturelle afin de n’impacter ni la biodiversité, ni la logistique, ni les personnes travaillant sur place.
 
Lorsqu’elle est hors OP, Clémence travaille au siège des TAAF à St Pierre et gère les commandes, les stocks et les produits pour que chacune des boutiques (Crozet, Kerguelen, Amsterdam et celle du bateau) ne manque de rien. « Cette vie est très riche aussi bien du point de vue de la découverte de terres quasi inaccessibles que des relations humaines » me confie-t-elle.


Pour la première fois depuis notre départ, le temps est assez maussade et la mer s’agite, l’OPEA vient de faire une annonce au micro pour demander à tout le monde de ne rien laisser trainer dans les cabines et de tout attacher ou ranger dans les laboratoires (gloups).
 

Je profite du retour d’une grande partie des équipes à bord pour interroger Simon Gutierrez sur sa mission. Simon est colombien et parle avec un accent extraordinaire, il est le chef de la mission à Tromelin où nous le laisserons avec deux autres personnes Brice Gautier, infirmier et Marc Leménager, agent TAAF. ils y resteront pendant quatre mois jusqu’à la relève, mi-août, assurée par le Marion Dufresne. Il m’explique qu’il va s’occuper de l’entretient des infrastructures et du bon déroulement de la mission, Brice le secondera dans ces tâches, tout en assurant la partie médicale si nécessaire ; quant à Marc Leménager, il s’occupera de la partie biodiversité et protection de l’environnement. Dans la foulée, j’interviewe Brice sur sa mission ( toutes les interviews seront mises en ligne à mon retour à la Reunion car elles sont trop lourdes pour être envoyées depuis le bateau, la connexion internet étant limitée au strict minimum).


Un des ornithologues, Matthieu Le Corre (Université de la Réunion) me donne enfin le nom du petit oiseau que j’ai vu à Grande Glorieuse, c’est un nectarinia souimanga.
 
 









lundi 22 avril 2019

Lundi 22 avril : Grande Glorieuse



Lundi 22 avril : Grande Glorieuse

Aujourd'hui je reste à bord, ça va me laisser un peu plus de temps pour écrire mon journal de bord et ajouter des photos sur le blog. J'en profite pour interviewer les scientifiques que je n'ai pas encore pu questionner et rédiger leurs réponses.

        La mission MIC MAC

Alexandra ter Halle (CNRS) est chef de mission du projet MIC MAC, ce projet a pour objectif de réaliser un état des lieux de la pollution plastique sur les îles Éparses. Le principe est de ramasser tous les déchets plastiques sur une zone de 100 mètres (qui n’aura pas été touchée par le gendarme lors de sa mission quotidienne), les scientifiques récoltent les gros débris à la main et les petits avec une pince à épiler. Le sable est ensuite filtré pour y recueillir les minuscules fragments de plastique.

 


L’autre partie du travail se fait en mer, où l’eau est filtrée en surface ainsi qu’à 25 mètres de fond pour y recueillir le plastique en suspension. L’idée étant de créer un point zéro de l’état de pollution ainsi que de chercher à comprendre le mode de transport et la fragmentation du plastique dans la zone ouest de l’océan indien.
 
 

       La mission ReCoFFIE

Je questionne ensuite Jean Hivert (Conservatoire Botanique National de Mascarin), il participe à la mission ReCoFFIE, avec Rémy Poncet (UMS-PATRINAT) spécialiste des lichens, Ehoarn Bidault (MBG), Christian Fontaine (CBNM) et Fréderic Picot (CBNM). Leur projet est d’inventorier pour la première fois les lichens sur les îles Eparses et de compléter les connaissances sur la flore locale en faisant des herbiers.

 


 
Sur chaque arbre étudié, les scientifiques ont noté son nom et ses coordonnées GPS puis prélevé les lichens présents et les ont mis dans une enveloppe étiquetée. Plus de 200 enveloppes ont ainsi déjà été collectées et répertoriées à la moitié de la rotation.
 

/!\ SCOOP /!\ Suzanne Mills de HOPE to COPE vient me chercher pour un scoop  au labo des poissons clowns : ils ont pondu... ;-)



Réponses aux questions des enfants
Est-ce que les îles sont victimes de pollution ?
Oui hélas, malgré la protection dont bénéficie ces îles, beaucoup de déchets arrivent par la mer.
Est-ce que les animaux étaient déjà présents avant que l’homme n’arrive sur les îles ?
Oui, les animaux occupaient ces îles bien avant les hommes et une des missions des TAAF et de protéger ces territoires pour que les animaux continuent à y vivre sans être dérangés ou chassés.
Est-ce qu’il fait froid ou chaud chez vous ?
Ces îles sont principalement situées dans le canal du Mozambique, elles bénéficient du même climat que la Réunion.
Est-ce qu’il y a des maisons chez vous ? Si oui, avec quels matériaux sont-elles construites ? Et les meubles, quels matériaux utilisez-vous pour les construire ?
Les bâtiments sont en « dur », ils ont été construits en parpaings, au départ, ils servaient pour les installations météo mais depuis que celles-ci sont automatisées, ils servent de camps pour les TAAF. Tous les matériaux et meubles ont été ramenés en bateau ou en avion de la Réunion.
Quelle langue parlez-vous ?
Les îles Eparses appartiennent à la France, on y parle donc le français,