jeudi 25 avril 2019

Jeudi 25 avril




Jeudi 25 avril 

 
Nous avons avancé d’une heure pendant la nuit en changeant de fuseau horaire et nous sommes de nouveau sur le même que la Réunion.

10h : ce matin, j’ai rendez-vous avec Chloé Bourmaud (université de la Réunion) Chloé est formatrice pour les futurs professeurs des écoles mais aussi chercheuse ; elle me parle de sa mission à bord du Marion Dufresne et de son travail sur les hydraires dont les millépores (les coraux de feu). Ces derniers sont des invertébrés fixés carnivores et constitués de polypes qui se nourrissent de zooplancton qu’ils attrapent grâce à leurs cellules urticantes (celles qui peuvent nous brûler lorsqu’on les effleure). Elle m’explique notamment leur mode de reproduction étonnant, en effet dans les îles océaniques (dont font partie la Réunion et les îles Eparses), 20% des espèces d’hydraires sont « à méduses » ; c’est-à-dire que le polype émet une méduse qui bourgeonne de la colonie et transporte les gamètes. Les larves issues de la fécondation externe (les ovules et les spermatozoïdes se rencontrent par hasard dans l’eau) se fixent ensuite si elles trouvent un substrat qui leur convient et forment à leur tour une nouvelle colonie.

crédit photo : pearse et al., 1987
 
 D’autres organismes fixés, les scyphozoaires, créent des méduses par strobilisation, ce qui signifie que le polype se divise en tranches horizontales et chacune devient une méduse. Le troisième type, les cubozoaires, émet un polype qui, lui, se métamorphose complètement  pour devenir une méduse.

corail de feu

 14h30 : Henrich Bruggemann de l’Université de La Réunion, porte le projet CLIMATE EPARSES, il m’explique leur mission sur cette rotation, c’est assez complexe. Ils prélèvent des carottes de colonies coralliennes massives pour étudier le climat du passé, notamment les causes de périodes anormalement chaudes qui menacent la survie des récifs. Henrich m’explique aussi que la croissance du corail varie en fonction de la lumière et de la température, et qu’il pousse de 10 à 12 mm par an. Ça signifie que la carotte de 4,20 mètres, qu’ils ont prélevée remonte à environ 400 ans. Avec l’étude de carottes prélevées en de multiples endroits, ils cherchent à améliorer les modèles de variations climatiques pour mieux comprendre les changements observés. Leur équipe est constituée de Miriam Pfeiffer, experte en paléoclimat (c’est-à-dire en climat des temps très anciens), Nicolas Dupré (il étudie les apports de nutriments ) Jens Zinke et Mireille Guillaume (MNHN).

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