Samedi 27 avril
Tromelin
6h30 :
je suis réveillée par le cri des oiseaux que je vois passer devant ma fenêtre
de cabine. Je file sur le pont pour
photographier le jour qui se lève sur l’île, c’est très beau.
8h35 :
rotation hélicoptère pour Tromelin, on se pose à la pointe sud de l’île, tout
au bout de la piste d’atterrissage afin de ne pas déranger les centaines
d’oiseaux qui nichent et qui sont encore plus nombreux au nord, près de la base
TAAF.
En
remontant la piste à pieds, nous observons un nombre incalculable d'oiseaux
presque aussi curieux de nous regarder que nous le sommes d'eux, des fous
masqués, fous à pieds rouges, gygis (ou sternes blanches) et des noddis bruns.
à
peine arrivée au camp TAAF, je file le long de la plage pour voir l'ancre de
l'Utile, c'est si calme et à la fois si hostile ; difficile de ne pas être
impressionnée d'être enfin ici après toutes ces heures et ces jours passés à
travailler sur l’histoire des esclaves oubliés… c’est presque irréel ! Je
reste plus d’une heure et demie, comme hypnotisée par la seule trace encore
visible de leur passage avec pour seuls compagnons, les fous à pieds rouges et
le bruit des vagues qui se brisent sur le platier.
13h30 :
c’est l’heure de la marée basse et je retourne faire des photos de l’ancre. En
prenant le chemin au travers des veloutiers, nous voyons énormément d’oiseaux,
surtout des fous à pieds rouges, pas vraiment inquiétés par notre présence ;
certains même volent en rase motte au-dessus de nous pour nous observer de plus
près.
En
longeant la plage pour rentrer au camp, nous tombons sur 4 petites tortues
retardataires et nous les suivons jusqu’à la mer (c’est comme ça qu’elles
s’imprègneront du magnétisme du sable de leur île natale et pourront y revenir
pondre une fois adultes). C’est une rencontre magique, je suis enchantée de les
voir partir à toute vitesse vers l’océan.
17h :
retour à la DZ par le sentier qui longe la côte est de l’ile pour reprendre
l’hélico, de ce côté, beaucoup de noddis bruns alors qu’il n’y en a aucun sur
la pointe nord.
Avant de repartir, les scientifiques de
Climate Eparses me montrent un bénitier qu’ils ont récupéré et me disent qu’il
a environ 125 000 ans !